Porter un toast : Pourquoi et comment faire ?

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On a forcément plusieurs fois assisté à un toast en l’honneur d’un convive, d’un moment, d’un couple de mariés ou d’une personne partie trop tôt. Les occasions de lever un verre, quelles soient joyeuses ou tristes, ne manquent pas dans une vie. Ici, je vous explique d’où vient cette tradition, et je vous donne les clés pour porter un toast dans les règles de l’art.

Qu’est-ce que « porter un toast »

Nous sommes tous installés autour d’une table, généralement dans un cadre privé, en famille ou bien avec des amis, et on s’apprête à débuter le repas. Un des convives se lève alors, portant son verre devant lui, souhaitant dire quelques mots afin de boire « à la santé » ou en « hommage » à une personne, présente ou non, ou bien tout simplement pour célébrer un moment bien précis, souvent joyeux. Il invite alors toutes les personnes à table à le joindre dans son geste et à lever leurs verres !

C’est ce qu’on appelle « porter un toast », et cette attention toujours très pratiquée, aussi bien dans les salles les plus distinguées que sur les tables plus modestes, est une tradition qui existe depuis de très nombreuses années.

Des siècles entiers à trinquer ensemble

Peut-être depuis que l’homme a conçu le premier contenant pour sa boisson préférée, il trinque avec ses semblables. On ne sait pas exactement où a débuté cette tradition, ni quand, mais on sait que pendant l’Antiquité, on levait déjà nos verres pour faire honneur aux dieux ainsi qu’aux morts. C’était une manière de boire pour fêter la vie de ceux qui étaient toujours là. Certains faisaient souvent des vœux, en demandant la protection des divinités ou leur compassion.

Bien que le mot « toast » nous renvoie plutôt à l’anglais, il trouve en réalité son origine en France, où on utilisait autrefois, le mot « toste », signifiant plonger un morceau de pain dans un verre de vin, que l’on buvait en célébrant quelqu’un, et souvent une dame.

L’expression « toster une dame » était alors utilisée aux XVIIe siècle, lorsqu’un homme amoureux, souhaitait présenter sa belle à ses amis ou les prévenir de leur relation. Il levé alors son verre de vin, avec un bout de pain à l’intérieur, qu’il faisait tourner à ses amis. Tous les compagnons du jeune épris buvaient une petite gorgée, et laissaient la dernière avec le petit bout de pain imbibé, pour l’amoureux.

À partir du XVIIIe siècle, le bout de pain à disparu, et on a décidé de trinquer aussi pour les hommes. Les Anglais ont repris l’expression, et ont utilisé le mot « toste » pour parler d’une tranche de pain grillé, mais ils ont aussi conservé le mot pour célébrer quelqu’un au cour d’un repas. La tradition est donc restée inchangée depuis plus de 300 ans, et elle devrait perdurer encore pendant très longtemps.

 

 

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Comment porter un toast ?

Si on aime les traditions et qu’on ne veut pas les voir bouger d’un iota, alors il faut savoir que seuls les hommes portent un toast. C’est souvent le maître de maison, son représentant ou son descendant et si aucun n’est disponible ou en état de le faire, alors la maîtresse de maison peut s’en charger. Cette dernière situation doit cependant être évitée autant que possible, et uniquement une femme mariée va lever son verre.

Ça, c’est pour la tradition, désormais, dans les faits, tout le monde peut porter un toast. De nos jours, le sexe et même l’âge n’ont plus vraiment d’importance, et une jeune femme célibataire peut, sans aucun risque de froisser les règles de courtoisie, porter un toast pour son grand-père par exemple.

Pour porter un toast, on commence par se lever. On peut tapoter légèrement son verre avec un couvert pour avoir l’attention de toutes les personnes à table, puis on lève le verre en direction de la personne qu’on souhaite célébrer. Si elle n’est pas là, ou plus là, ou si on désire célébrer le bon moment qu’on est en train de vivre, on lève alors le verre vers le centre de la table.

On lance ensuite le toast avec quelques mots « Je souhaiterais porter un toast en l’honneur de… » et on complète avec les mots de notre choix, selon la situation. Ça peut être simplement un remerciement ou un compliment pour l’accueil, la gentillesse, la bienveillance d’une personne, ou des félicitations pour un exploit, un record, une victoire. Ça peut être aussi un hommage à un être parti trop tôt, ou bien au simple bonheur d’être avec des gens que vous aimez autour de cette table.

Finalement, les raisons ne manquent pas pour porter un toast, on peut même demander de lever nos verres pour le délicieux repas de la maîtresse de maison, qu’on peut célébrer de suite et remercier ensuite. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment de moment pour porter un toast. En France, on préfère s’en occuper avant le début du repas lorsqu’on est en famille ou entre amis, et en fin de repas dans les dîners officiels. Dans d’autres pays, on peut porter un toast à tout moment du repas et plusieurs toasts en quelques minutes.

« Trinquer » : Un toast plus rapide, entre amis.

Le toast est encore fréquent, mais lorsqu’on a l’habitude de boire entre amis, il se fait évidemment plus rare. À la place, tous les convives tendent leur verre au centre de la table pour l’entrechoquer aux verres des autres, on utilise alors l’expression « trinquer ».

Cette tradition remonte au Moyen-age. À cette époque, les empoisonnements n’étaient pas rares, et pour prouver sa confiance, on taper notre chope ou notre godet avec celui de nos camarades de boisson, suffisamment fort pour échanger un peu de notre breuvage. Celui qui ne voulait pas trinquer et partager sa boisson était alors forcément louche aux yeux des autres. Aujourd’hui, c’est toujours le cas, celui qui ne veut pas trinquer n’est plus considéré comme un empoisonneur, heureusement, mais il marque son retrait du groupe.

On peut trinquer pour les mêmes raisons que l’on porte un toast, et comme c’est bien plus court, on peut même ajouter des raisons supplémentaires ou même juste trinquer pour le plaisir, ou pour un bon mot lors de nos discussions arrosées.

Il y a deux règles qui doivent être respectées, sous peine de gentilles réprimandes : On regarde toujours dans les yeux de la personne avec qui on trinque, et on ne croise pas les verres. Pour la première règle, on en revient à la notion de confiance, et pour la seconde, c’est de la superstition, les croix formées par hasard sont considérées comme funestes…

 

porter un toast ou trinquer

 

Trinquons partout sur la planète

S’il y a bien une tradition quasi-universelle, c’est bien celle de trinquer. D’ailleurs, le verbe trinquer ne vient pas de France, mais de chez nos cousins allemands, avec le mot « trinken », qui signifie tout simplement « boire ».

Chez nous, on dit souvent tchin tchin. Pourquoi ce double tchin alors qu’on ne cogne qu’une seule fois les verres ? Tout simplement parce qu’au Moyen-Age, pour bien mélanger nos boissons, on cognait deux fois les godets pour bien partager le breuvage et être sûr de ne pas se faire empoisonner. Aujourd’hui, la confiance est revenue entre les buveurs, on ne cogne qu’une fois le verre, mais on dit toujours deux fois tchin…

Chez nos amis Anglais et Américains, on lève simplement nos verres, mais on ne les cogne pas, et on prononce un « cheers ». Chez les Espagnols et dans les pays usant cette langue, on cogne les verres et on dit « salud ». Presque pareil en Italie, mais avec un « salute ».

En Asie aussi, on trinque plus que de raison. Chez les Chinois, on utilise le terme « ganbei » qui veut dire « d’un seul coup » ou « cul-sec ». Les Japonais disent « kanpai » et peuvent trinquer à chaque verre. Attention de ne pas dire « tchin tchin » chez vos hôtes japonais, ce mot signifie tout simplement « pénis »…